Pratique de terrain lors d’un raid

Recommandations de votre podologue du sport

Trouvez ci après les recommandations de votre podologue du sport pour la pratique du raid.

1/ PREVENTION D’AVANT COURSE ET ETAPE :

A ce stade, c’est avant tout lutter contre les problèmes d’échauffement cutanés et l’irritation des phanères, en éliminant les causes.

Le chaussage : En faisant attention aux zones de friction (échancrure malléolaire, contrefort arrière et tendon d’Achille, coups de pied et laçage, face latérale des têtes métatarsiennes extrêmes et largeur du chaussant, pointure et ongles), ne jamais prendre de chaussures neuves mais les avoir utiliser en condition d’entraînement plusieurs fois avant l’épreuve, prévoir une paire de chaussure supplémentaire ayant les mêmes caractéristiques, le laçage doit faire l’objet d’une attention particulière ni trop serré, ni trop lâche, pour les chaussures montantes prévoir un double laçage haut et bas, se servir du dernier œillet (à quoi sert le dernier œillet d’une chaussure de course à pied). Il est préférable de trouver un moyen personnel pour éviter certains éléments du terrain de rentrer dans la chaussure (guêtre, sur-chaussette)

Les chaussettes : éviter de porter des chaussettes neuves lors des compétitions. De préférence en matière hypoallergénique en coton, en gore-tex ou cool-max (nouvelle fibre réspirantes), il est recommander de ne pas les porter propres. Les lavages successifs rigidifiant les tissus. Faire attention aux coutures formant des surépaisseurs, sources de confits. Il est préconisé de placer les coutures vers l’extérieur.

Préparer la peau et les phanères : le traitement des affections épidermiques du pied ( cors, durillons, coupe d’ongles aux carré) par un podologue est souhaitable quelques jours avant les épreuves. Le praticien pourra également vous recommander une préparation spécifique de la peau par un tannage à l’acide citrique le soir et  des massages avec une pommade hydratante le matin.
Exemples :
. 1 mois avant l’épreuve, appliquer, à l’aide d’une compresse, 1 fois par jour sur la voûte plantaire et le dessous de chaque orteil la solution tannique suivante : alcool 60% -115g, camphre 8g, formol 8g.
. 3 semaine avant la compétition, tanner les pieds au formol à 25/pour mille solution officinale, pendant 8 jours, puis les 15 jours suivants, masser les pieds avec une crème hydratante anti-échauffement pour rendre l’épiderme souple et résistant.
. durcir la peau par des bains d’eau formolée (2 cuillères de formol dans 15 litres d’eau)
. certains appliquent sur les zones du pied les plus sensibles aux échauffements de l’acide citrique ou plus naturellement du jus de citron.
. Durant la course, appliquer régulièrement de la crème anti-échauffement (30g par pieds et au 50 km).
Attention : le formol est cancérigène

Correction des troubles morphostatiques par un podologue du sport qui analysera le geste sportif en dynamique sous contrôle vidéo et enregistrement pressionnel informatique. Il exécutera des orthèses plantaires thermoformées sur mesure et adaptées à la pratique sportive en prévention ou en traitement.

2/ TRAITEMENT DES « PETITS » BOBOS SUR LE TERRAIN :

L’intervention doit être rapide et efficace dans le temps, soulageant rapidement le sportif et lui permettant de continuer son épreuve sans gêne.

A/La phlyctène :
Toute ampoule doit être traitée pour éviter toute surinfection bactérienne, douleurs et gêne fonctionnelle.
1er degré : la peau ne présente qu’un érythème, irritation congestive de la peau avec rougeur, due à une vasodilatation locale. Sur le terrain, l’application de pommade anti-échauffement sur la zone et sur la chaussette en regard de l’atteinte, voir dans la chaussure, est nécessaire. Si il est possible de laver le pied et de très bien l’assécher, la pose, d’un tulle gras ou bio gaz maintenus par du collodion réçiné, ou mieux encore d’un hydrocolloide type Askin, Confeed, Duoderm est préconisé. Lors des repos d’étape, un tannage à l’acide citrique à 5% ou d’un pansement occlusif avec une pommade à la vitamine A de type Mytosil, Halivite, Homéoplasmine sera exécuté. Juste avant la reprise sportive, on appliquera une protection avec un hydrocolloïde.
2iéme degré : présence d’une ampoule, décollement épidermique rempli de liquide issu des capillaires et de composition proche du plasma (épidermisation en 21 jours). Si elle est fermée le traitement consiste en une désinfection préalable avec de l’alcool modifié à 70, ou de l’éther, puis d’une ponction du liquide séreux avec une seringue à usage unique, une injection et ré aspiration d’éosine aqueuse permettant le lavage interne de l’ampoule et une compression à l’aide d’une compresse imbibée d’alcool iodé afin d’accoler le feuillet superficiel au feuillet profond. La pose d’une protection avec une compresse et bande adhésive élastique évitera la récidive. Si la phlyctène est ouverte, une désinfection locale à la bétadine après avoir soigneusement découpé les parties flottantes et la pose d’une protection s’impose pour éviter la surinfection.

B/L’hématome sous unguéale :
Très fréquents lors des raids en montagne en raison des micros traumatismes répétés lors des descentes notamment, ou dus à une mauvaise coupe d’ongle, ils sont responsables d’une gêne fonctionnelle majeure par pression liquidienne sous unguéale. Il faut évacuer l’hématome à l’aide d’une aiguille ou d’un coup de bistouri par le bord unguéal antérieur si l’emplacement de l’hématome le permet ; ou si il est trop proximal en perçant la plaquette unguéale avec une fraise de micro touret ou un trombone. Par la suite, on appliquera un pansement pour drainer le liquide hémato-séreux et on fixera l’ongle par un sparadrap circulaire. Pour les petits orteils, une onychoséctomie s’impose parfois. On protègera l’orteil d’un pansement et on augmentera la protection de l’extrémité de la chaussure avec de la mousse dans la mesure du possible.

Ces atteintes épidermiques peuvent perturber la biomécanique du sportif, l’incitant à prendre une attitude antalgique compensatrice provocante des traumatismes plus dramatiques pour la poursuite de son périple.

Les différentes pathologies rencontrée : aponévrosite plantaire, talonnade, tendinopathie d’Achille, du jambier postérieur, du complexe femoro patellaire, bandelette de messia, des extenseurs J.A. et communs durant les descentes notamment.